Découvrez qu’il y derrière le Masque : L’alchimie d’un rapport de Schémas et le chemin vers la transformation et découvrez votre rapport personnalisé. En tant que thérapeute spécialisé dans l’approche des schémas, je rencontre au quotidien des personnes d’une force et d’une résilience incroyables, mais qui se heurtent, encore et toujours, au même mur invisible.
La question qui ouvre nos premières conversations est presque toujours une variation de celle-ci :
- « Pourquoi est-ce que je choisis toujours des partenaires qui me déçoivent ou ne sont pas disponibles ? »
- « Pourquoi, malgré mes succès, est-ce que je me sens comme un imposteur, sur le point d’être démasqué ? »
- « Pourquoi est-ce que je suis incapable de dire ‘non’, au point de m’épuiser pour les autres ? »
Ces « pourquoi » ne sont pas des signes de faiblesse. Ce sont les échos de vieilles cartes intérieures qui, autrefois vitales pour votre survie, vous mènent aujourd’hui dans des impasses.
Pour répondre à ces questions, nous commençons souvent par le Questionnaire des Schémas de Jeffrey Young (YSQ). Mais soyons clairs : ce questionnaire n’est pas un « test » que l’on « réussit » ou que l’on « rate ». C’est le début d’un dialogue profond avec vous-même. Les réponses que vous donnez ne sont pas de froides données ; ce sont les empreintes de votre histoire, les murmures de vos blessures et le cri de vos stratégies de survie.
Mon rôle, en tant que thérapeute, est de prendre ces empreintes et de les traduire. Je ne vous rends pas un score, mais un récit.
Je souhaite aujourd’hui vous ouvrir les portes de mon « atelier » et vous partager comment un rapport d’analyse approfondi est créé, et plus important encore, ce qu’il déclenche chez les personnes que j’accompagne. C’est un processus qui relève moins de la science exacte que de l’alchimie : transformer la douleur brute de la reconnaissance en l’or pur de la compassion et de la clarté.
Partie 1 : Les coulisses de la création – L’art de traduire les données en récit
Un rapport de plus de 2000 mots n’est pas un simple résumé de vos scores les plus élevés. C’est une œuvre d’artisanat thérapeutique. C’est le lieu où la théorie clinique rencontre votre histoire unique. Voici comment je procède.
1. De la donnée à la dynamique : chercher le « fil rouge »
Lorsque j’analyse vos réponses, je ne cherche pas des « problèmes » isolés. Je cherche des constellations.
Un score élevé sur le schéma « Imperfection » est une information. Mais un score élevé sur « Imperfection », couplé à un score élevé sur « Carence Affective » ET sur « Recherche d’Approbation », voilà une histoire.
C’est l’histoire d’une personne qui, au fond d’elle, porte la blessure d’identité de se sentir « défectueuse » (Imperfection) et la blessure d’attachement de ne pas se sentir fondamentalement aimée pour qui elle est (Carence). Face à cette double douleur, elle a développé une stratégie brillante : « Si je ne suis pas aimable en soi, je le deviendrai en étant parfaite pour les autres » (Recherche d’Approbation).
Mon premier travail est donc celui d’un détective bienveillant. Je cherche le « fil rouge », la dynamique centrale qui organise tout votre système intérieur. Quel est le moteur ? Quelle est la peur fondamentale ? Et quelle solution ingénieuse avez-vous trouvée pour y faire face ?
2. Le triage essentiel : La blessure (Racine) vs. le bouclier (stratégie)
C’est l’étape la plus cruciale de mon analyse, et celle qui a le plus d’impact pour vous. Un schéma n’est jamais « mauvais » ou « pathologique ». C’est une adaptation. Pour qu’un rapport soit libérateur, il doit impérativement faire la différence entre la blessure originelle et le bouclier que vous avez forgé pour la protéger.
- La Blessure (Les Schémas Racines) : Ce sont les schémas qui vous ont fait mal, souvent liés à des besoins fondamentaux non comblés dans l’enfance. C’est le « pourquoi » de votre douleur.
- Exemples : Imperfection/Honte, Carence Affective, Abandon, Méfiance/Abus.
- Ce qu’ils disent : « Je suis seul(e) », « Je suis nul(le) », « On va me quitter ».
- Le Bouclier (Les Schémas de Compensation/Adaptation) : Ce sont les stratégies que vous avez développées pour ne plus jamais ressentir la douleur de la blessure. C’est le « comment » de votre survie.
- Exemples : Recherche d’Approbation, Idéaux Exigeants (Perfectionnisme), Abnégation (Sacrifice de soi), Contrôle Omnipotent.
- Ce qu’ils disent : « Je dois plaire à tout le monde », « Je dois être parfait(e) », « Je dois m’occuper des autres ».
Pourquoi cette distinction est-elle si fondamentale ? Parce qu’elle brise le cycle de la honte.
La plupart des gens viennent me voir en ayant honte de leurs stratégies. « J’ai honte d’être une ‘people-pleaser’ (Recherche d’Approbation) », « J’ai honte d’être un ‘control freak’ (Contrôle) ».
Mon rapport change radicalement cette perspective. Il vous dit : « Votre ‘people-pleasing’ n’est pas une faiblesse. C’est le bouclier incroyablement intelligent que votre esprit a forgé pour vous protéger de la douleur terrifiante de vous sentir ‘imparfait(e)’ et ‘non-aimée’. »
Immédiatement, le jugement s’effondre. La guerre intérieure cesse. À la place de la honte, la compassion peut enfin émerger.
3. La rédaction « Incarnée » : Quand le ton EST la thérapie
Une fois l’analyse structurée, vient le temps de l’écriture. C’est ici que mon rôle de thérapeute s’incarne pleinement. Le ton du rapport n’est pas un enrobage ; c’est le premier acte thérapeutique.
- Écrire avec la voix de « l’Adulte Sain » : Le rapport est rédigé avec la voix que nous cherchons à développer en vous. Une voix qui est chaleureuse, solide, validante et lucide. Elle ne juge jamais. Elle nomme les choses avec une clarté douce. Elle est l’antidote direct à la voix de votre « Critique Intérieur » (celui qui vous dit « tu n’es pas assez bien »).
- Utiliser des Métaphores « Externes » : Vous remarquerez que j’utilise constamment des métaphores. Le schéma est une « tache indélébile », des « lunettes teintées », un « costume de scène », une « carte ancienne ». Pourquoi ? Parce que ces images vous aident à externaliser le schéma.
- Le schéma n’est plus « vous » (« Je suis imparfait »).
- Il devient « quelque chose que vous portez » (« Je porte le schéma de l’imperfection »). Et ce que l’on porte, on peut apprendre à le déposer.
- Vous parler à « Vous » : Le rapport est une lettre qui vous est personnellement adressée. Ce n’est pas un document clinique froid sur le « cas » de Mme/M. X. C’est un dialogue. C’est un miroir que je vous tends, en disant : « Regardez. Regardez votre histoire. Regardez votre courage. Regardez ce que vous avez construit pour survivre. Et maintenant, voyons ce que nous pouvons construire ensemble pour vivre. »
Ce processus méticuleux de traduction, de triage et de rédaction donne naissance à un document qui sert de fondation à tout notre travail futur.
Partie 2 : Le point de bascule – ce que le rapport révèle en vous
Recevoir et lire ce type d’analyse est souvent un moment de bascule, un « avant » et un « après ». C’est un catalyseur puissant. Voici les quatre transformations majeures que j’observe chez les personnes que j’accompagne.
1. Le bénéfice N°1 : L’Effet « Aha! » – La clarté qui libère du chaos
Le premier cadeau du rapport est la clarté. C’est le soulagement de « mettre des mots sur les maux ».
Pour la première fois, ce qui était un chaos intérieur – un enchevêtrement confus d’émotions, de peurs et de comportements contradictoires – devient lisible. Les pièces du puzzle s’assemblent.
- « C’est donc pour ça que je procrastine ! Ce n’est pas de la paresse, c’est mon schéma d’Imperfection qui a peur de l’échec. »
- « Je comprends enfin pourquoi je m’épuise à m’occuper de tout le monde (Abnégation) : j’essaie de combler mon propre vide (Carence Affective). »
- « Cette colère sourde que je ressens (Inhibition Émotionnelle), c’est la somme de tous les ‘non’ que je n’ai pas dits pour plaire (Recherche d’Approbation). »
Cet effet « Aha! » est profondément libérateur. Il met fin à l’une des pires souffrances : celle de ne pas se comprendre soi-même, de se sentir « anormal(e) » ou « cassé(e) ». Vous n’êtes ni l’un ni l’autre. Vous êtes un être humain avec des mécanismes compréhensibles.
2. Le bénéfice N°2 : De la culpabilité à la Compassion – L’antidote à la honte
C’est le cœur de la transformation. Avant le rapport, la plupart des gens sont en guerre contre eux-mêmes. Ils se jugent, se critiquent, se blâment pour leurs « échecs » (qui sont en fait leurs stratégies de survie).
Le rapport, en distinguant la blessure du bouclier, opère un renversement complet. Il ne pose pas la question : « Qu’est-ce qui cloche chez vous ? » mais « De quoi cette partie de vous a-t-elle eu besoin, et qu’a-t-elle fait pour l’obtenir ? »
La personne qui lit que sa « Recherche d’Approbation » est une stratégie de survie cesse de se juger d’être « faible ». Elle commence à ressentir de la compassion pour la petite fille ou le petit garçon en elle qui a dû s’effacer pour être aimé.
Ce passage de la honte à la compassion n’est pas un « bonus » ; c’est la condition sine qua non de la guérison. On ne peut pas guérir une partie de soi tout en continuant à la haïr. Le rapport est le premier acte de paix, la première main tendue à ces parties de vous que vous aviez exilées.
3. Le bénéfice N°3 : révéler la « Danse » – Briser l’automatisme du cycle
Le rapport ne se contente pas de lister vos schémas. Il décrit en détail leur interaction – la « danse » qu’ils jouent ensemble.
Ce rapport vous montre comment vos schémas s’auto-entretiennent dans un cercle vicieux parfait.
- Exemple de cycle :
- La Blessure s’active : Vous vous sentez seule (Carence Affective).
- La Stratégie réagit : Vous vous tournez vers un partenaire, mais votre schéma d’Abnégation s’active. Vous donnez tout, vous écoutez, vous ne demandez rien.
- Le Piège se referme : L’autre personne, habituée à ce que vous ne demandiez rien, continue de ne rien donner en retour.
- La Blessure est confirmée : Vous vous retrouvez épuisée et toujours aussi seule, ce qui confirme votre croyance de Carence Affective (« Personne ne peut combler mes besoins »).
En vous décrivant ce cycle en détail, le rapport agit comme un « ralenti » sur votre vie. Vous devenez capable d’observer la danse pendant qu’elle se joue. Vous commencez à repérer les rouages : « Tiens, je sens le vide… et voilà mon envie de m’effacer… Ah, je suis dans le cycle. »
Et dès l’instant où vous pouvez observer le cycle, vous n’êtes plus sa marionnette. Vous avez créé un espace. Et dans cet espace, un choix devient possible.
4. Le Bénéfice N°4 : une carte pour l’avenir – savoir où travailler
Enfin, ce rapport n’est pas un diagnostic figé. C’est une carte de navigation pour notre travail thérapeutique. Il transforme le « Je veux aller mieux » (qui est vague) en un plan d’action précis.
Nous savons exactement où porter notre attention :
- Nous savons quelles parties de vous ont besoin d’être accueillies et « reparentées » (les schémas racines de l’Enfant Intérieur, comme l’Imperfection ou la Carence).
- Nous savons quelles parties de vous ont besoin d’être rassurées et mises à jour (les stratégies de survie, comme la Recherche d’Approbation ou le Perfectionnisme).
- Nous savons quels comportements concrets nous allons devoir défier (dire « non », exprimer un besoin, tolérer l’imperfection).
Le rapport donne une direction, un sens et une structure à la thérapie. Il vous permet d’être un acteur ou une actrice à part entière de votre guérison, car vous comprenez pourquoi nous faisons ce que nous faisons.
Plus qu’une analyse, une invitation
Vous l’aurez compris, ce document approfondi est bien plus qu’une simple « analyse de questionnaire ».
C’est une lettre d’introduction à vous-même. C’est une invitation à rencontrer ces parties de vous que vous avez jugées, cachées ou combattues, et à les regarder avec un œil nouveau – un œil de clarté et de profonde compassion.
Il ne vous dit pas « voici ce qui est cassé ». Il vous dit « voici la carte de votre histoire, et voici le courage dont vous avez fait preuve pour survivre. Maintenant, si vous le souhaitez, nous allons dessiner ensemble la carte de l’endroit où vous voulez aller. »


